Atelier international (CJB, EGE, Hacettepe university)
Depuis plus de vingt ans, une réflexion profonde s’est engagée sur le rôle de l’université dans des sociétés sous influence du modèle économique capitaliste, notamment à partir des sciences sociales et humaines. De nombreuses études ont évoqué l’impact profond qu’ont les politiques néolibérales sur les systèmes d’enseignement supérieur. Certaines reviennent sur la mise en place graduelle d’un nouveau style de management proche de celui de l’entreprise dans l’enseignement supérieur, sur le marketing éducatif, sur la privatisation des universités ou encore sur la marchandisation de la connaissance tandis que d’autres portent sur les mouvements sociaux qui ont pris ces politiques pour cible dans de nombreux pays, y compris la Grande-Bretagne, le Canada, le Chili, la France, la Grèce, l’Italie, les Etats-Unis, la Russie, l’Espagne, la Turquie.
Dans ce contexte de focalisation sur les politiques néolibérales de l’enseignement et leur impact destructeur – « université en crise/ruine » -, peu d’attention a été porté aux cultures de l’Université, au redéploiement de son influence, et sa réponse aux changements contemporains dans les différentes cultures et sociétés. La question de la conceptualisation du rapport de l’université et la re-production du savoir, de son rapport à la société ou la question des glissements et des redéfinitions de concepts comme l’autonomie académique, la liberté académique, la pensée critique ou le savoir en tant que bien public dans les différentes géographies culturelles doivent être mieux explorées.
Est-ce que les universitaires, les étudiants dans les différents contextes socioculturels célèbrent ou donnent une signification identique à ces concepts que l’on dit menacés/en danger ? Est-ce que la pratique académique ou la définition de l’université signifie la même chose pour tous ? Que disent les différents universitaires et les étudiants de l’université à l’heure du néolibéralisme, alors qu’ils sont engagés dans des relations de pouvoir différentes dans chacune des cultures ? Est-ce que leurs vues se rejoignent ? Ont-ils les mêmes capacités de résistance à la culture néolibérale ? Quel est le rôle des dynamiques culturelles, religieuses, politiques dans la définition de l’université contemporaine ?
Cet atelier se tiendra avec une dimension interdisciplinaire forte et une approche culturelle croisée pour confronter la variété des voix et des contributions des différentes traditions théoriques et méthodologiques. Les propositions de papiers peuvent porter sur les thèmes suivants (liste non exhaustive) :
(Re)production néolibérale du savoir et le pouvoir Analyse croisée de la néolibéralisation dans le monde académique Interrogations ethnographiques sur les cultures et les pratiques académiques Pouvoir, hégémonie et vie quotidienne de l’université Crises de l’université et crises des voix Les mouvements urbains et l’université Etudes sur les genres dans l’université néolibérale Analyse intergénérationnelle des universitaires Diversité du capitalisme et l’université Technologie, pratique académique et l’université Prospective de l’université à venir
Presentation (in english)
Over more than two decades, the role of university—particularly in terms of social sciences and humanities—has been under question in various fields of debate in capitalist societies. A considerable number of studies have been devoted to underlining the impact of the neoliberal policies on higher education. Some focused on implementation of corporate style management in higher education, marketization-cum-privatization of universities and commodification of knowledge, while others analyzed the social movements staged against them in different countries, including Britain, Canada, Chile, France, Greece, Italy, the USA, Russia, Spain, Turkey and beyond.
While the focus has been mainly on the neoliberal educational policies and its destructive impact—“university in crises/ruins”—little attention has been paid to the university culture(s), its re-crafting influence, and response to the recent changes in different societies and cultures. Hence, the critical question regarding the conceptualization of the relation among university, knowledge (re)production and society, and thus regarding the shifts and relocations in the meaning(s) attributed to such concepts as academic autonomy, academic freedom, critical thinking, knowledge as public good, etc. in different cultural geographies is yet to be explored.
Do the academics and students in different socio-cultural contexts understand, celebrate and give significance to those concepts—considered “endangered”—in the same way? Does the definition of university or academic practice mean the same for all? How does the university in neoliberal era “sound” in the voices of academics and students, engaged in and being exposed to different power relations in different cultures? Do they share the same perspective? Can they engage in resistance to the neoliberal changes with the same capacity? What is the role of the cultural, historical, political and religious dynamics in the definition of contemporary university?
The workshop is intended to work as a cross-cultural and interdisciplinary venue for bringing together varieties of critical voices and contributions from different theoretical and methodological traditions. Paper proposals might address (but are not limited to) the following themes:
Neoliberal knowledge (re)production and power Cross-cultural analysis of neoliberalization in the academia Ethnographic interrogations on university culture and academıc practice Power, hegemony and everyday academic life Different histories, different stories Crises of university, crises of voice Urban movements and academia Gendered landscapes in the neoliberalized academia Inter-generational analysis of academic profession Varieties of capitalism and the university Technology, academic practice and university Forecasting the university to come
Lieu : EGE - CERAM Mohamed Ben Abdellah Regragui 1011 Rabat - Maroc