Les enjeux urbains sont au centre des préoccupations politiques de toutes les sociétés contemporaines. Les changements rapides dans les structures économiques, l'urbanisation croissante et rapide et les évolutions démographiques engendrées par la mondialisation entraînent des modifications profondes des structures sociales et des modes de vie. Ces changements entraînent également de rapides transformations des rapports sociaux, notamment ceux entre les hommes et les femmes. En effet, l'instruction, le salariat féminin, les mutations de la structure familiale traditionnelle, le rôle modernisateur des États, etc., sont autant de facteurs ayant engendré l'évolution de la condition féminine. La décentralisation et le transfert du pouvoir, qui se sont traduits par la mise en place d'un système de gouvernance locale, ont permis à leur tour aux individus, particulièrement aux femmes, de renforcer leur participation politique dans les gouvernements locaux dont elles ont pendant longtemps été exclues et de jouer un rôle déterminant dans les villes. Si auparavant des dichotomies spatiales intérieur/extérieur, privé/public très tranchées existaient et les femmes étaient identifiées au « dedans » et confinées dans l'espace privé "domestique" pour des raisons religieuses et sociales, de nos jours, il en va tout autrement. La répartition sexuelle traditionnelle connaît une nouvelle dynamique et l'exclusion des femmes est de plus en plus dénoncée. Les femmes ont accédé massivement à l'espace public, espace traditionnellement masculin et (elles tentent de se l'approprier avec des difficultés inégales et diverses selon les sociétés). Elles influencent cet espace et y modifient les pratiques et les comportements qui s'y observent. La ville "bastion de la masculinité" est ainsi devenue plus permissive et "perméable " aux femmes qui la fréquentent et tissent avec elle de nouveaux rapports. Il en est de même de la conception des villes, ces dernières étaient souvent conçues, organisées, gérées et produite (dans un cadre dominé par les hommes dès lors que ce sont eux qui, majoritairement, pensent...) par la seule pensée masculine puisque ce sont en effet majoritairement les hommes qui pensent, produisent, imposent les codes relatifs à l'espace et à l'urbain (architectes, urbanistes, promoteurs, politiques...) et qui décident de la gestion, de l'aménagement, de la planification de la ville et de ses espaces en excluant les femmes des instances de décisions. Or, nous assistons aujourd'hui à une nouvelle redéfinition des rôles et à une affirmation des femmes en tant qu'individus et citoyennes à part entière dans la ville. Elles sont devenues incontournables dans les projets de développement et jouent un rôle important dans le développement social et économique du pays. Elles ont accédé à la sphère publique et politique à travers plusieurs structures, dont les ONG, les groupements, les collectivités locales, les communes, les structures de base des partis politiques où elles expriment leurs opinions et leurs besoins spécifiques en terme de logement, de transport urbain, même si dans beaucoup de pays elles restent sous-représentées dans les processus de prise de décision et de gouvernance à cause de certains obstacles, surtout culturels, qui freinent leurs engagements.