Parlée par la moitié de la population au Maroc, la langue amazighe est le véhicule d'une culture marocaine authentique, traditionnelle. Elle a tous les attributs d'une langue : alphabet, grammaire et littérature. Elle possède une littérature orale extrêmement riche, un patrimoine de chants, légendes, poèmes, danses, art décoratif, proverbes et contes qui auraient besoin d'être inventoriés et diffusés par le biais de l'enseignement et des médias.
La création en 2001 de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), représente un acquis en faveur de l'amazighité. Durant la rentrée scolaire 2003, le ministère de l'Education nationale a développé l'enseignement de l'amazighe dans 370 écoles. En 2009, l'amazighe était enseigné dans 2000 écoles primaires. Selon le même ministère, l'enseignement de cette langue sera généralisé en 2013. En ce qui concerne son statut et sa reconnaissance en tant que langue nationale ou en tant que langue officielle, on attend la présentation de la nouvelle constitution.
Mais l'amazighité au Maroc n'est pas seulement une simple question de langue. L'hétérogénéité des rassemblements (associations, coordinations, étudiants universitaires, intellectuels), qui depuis des années a pris le nom de « mouvement amazigh », avance des revendications de plus en plus sociales et politiques (nouvelle constitution démocratique, fédéralisme régional, laïcité de l'Etat, réappropriation de la mémoire collective...). Dans ce sens-là, la « question amazighe » au Maroc semble avoir dépassé la dimension strictement culturelle et linguistique. Doctorants participants
- Badiha Nahhass, La mémoire et ses usages : le cas du Rif. - Jacopo Granci, Le mouvement amazigh au Maroc, d'une revendication culturelle vers une revendication sociale et politique (1991-2008). - Lhoussaine El Gholb, La linguistique de l'Amazigh : analyse morphosyntaxique de la forme passive.
Professeurs discutant : Catherine Miller et Karima Dirèche.
Le séminaire doctorants se propose d'être un cadre d'échanges entre les doctorants travaillant sur le Maroc.
Les doctorants et personnes intéressées sont invités à communiquer leurs thématiques de recherche pour l'organisation des prochaines rencontres.