Les discours habituels sur la condition de la femme et de la famille au Maroc sont polarisés par une double figure : celle de la femme "moderne", "occidentalisée" et "dynamique", qui exerce un rôle de pouvoir dans son domaine de travail, et celle encore de la femme "traditionnelle", "voilée et habillée en djellaba", gardienne des valeurs socioculturels marocaines qu'elle revendique. En dépit de leurs aspects manichéens, ces discours ordinaires renvoient, sous bien des aspects, à la problématique d'un Maroc profondément engagé dans une course à la modernité, bien qu'elle se fasse à deux (ou plusieurs) vitesses. C'est ce que semble montrer, huit ans après la promulgation du nouveau code de la famille, le décalage persistant entre les déclarations de droits et la réalité quotidienne de nombre de familles et de femmes. Notre séminaire abordera la question à partir de quatre présentations de travaux en cours qui interrogent les espaces intimes de la famille ; le rôle du religieux dans le rapport de genre ; les destins des mères célibataires...
Intervenantes: - Amal Bousbaa, Centre Marocain des Sciences Sociales (CM2S), Université Ain Chok, Casablanca : « Les formes d'exclusion et de solidarité à l'égard des femmes ayant enfanté hors mariage » - Irene Capelli, Département d'Anthropologie, Université de Torino (Italie) : "Stratégies et parcours des filles face à la grossesse. Représentations et enjeux sociaux – réflexions à partir d'un terrain à Casablanca" - Salima Massoui, Centre Marocaine des Sciences Sociales, Université Ain Chok, Casablanca : « La violence conjugale : interprétations du pouvoir religieux et son utilisation » - Touria Houssam, Centre Marocain des Sciences Sociales (CM2S), Université Ain Chok, Casablanca : « Le divorce, transformations et répercussions différenciées chez l'homme, la femme et les enfants »
Modératrice: Saadia Radi, anthropologue, chercheuse associée au CJB