Avec la participation des doctorants : - Ait Said Hamid, Université de Bayreuth, Allemagne, associé au CJB, sous la direction AIT HAMZA Mohamed (IRCAM) et POPP Herpert - Bouassria Issam, Université Mohamed V, Faculté des lettres et des sciences humaines, Rabat, Maroc, sous la direction de MGHARI Mina
Et du professeur discutant : - RHANI Zakaria, anthropologue, chercheur associé au CJB, et à l'IURS, Université Mohamed V, Rabat
Résumé de l'intervention de Ait Said Hamid
«Le tourisme et les processus de patrimonialisation, le cas des greniers collectifs de l'Anti-Atlas»
Les greniers collectifs sont un patrimoine amazigh séculaire. Ils représentent l'image de la richesse et l'ingéniosité des Amazighs de la montagne, non seulement au Maroc, mais aussi en Tunisie, en Algérie, et en Lybie. L'homme de ces régions a conçu ces édifices, il y a des siècles, pour conserver et gérer sa nourriture et pour protéger ses biens contre les aléas climatiques et les attaques éventuelles des ennemis. Certains chercheurs, intéressés par ce patrimoine, ont annoncé, il y a plus d'une soixantaine d'années, la fin ou la mort de ce patrimoine (J.-J. Meunies, 1951), mais une partie de ce patrimoine persiste encore et continue à remplir sa fonction de base qui est le stockage. Une autre partie tente de changer cette fonction, après la diminution de cette dernière, et cherche une autre fonction telle que le tourisme.
Ma recherche tente de décrypter les processus de mise en patrimoine, tout en posant les questions des acteurs (et de leurs démarches) impliqués dans ce processus, des conflits provenant du changement de fonction des greniers, surtout entre les ayants droit et les nouveaux acteurs. Puis nous nous interrogeons sur les retombées et les impacts de cette mise en patrimoine, à la fois des greniers –en tant qu'édifice- et de son rôle dans le développement local de ces régions reculées.
Résumé de l'intervention de Bouassria Issam
"L'architecture religieuse marocaine. Histoire et principes. Insertion dans la politique du patrimoine culturel immobilier au Maroc. Etude à travers un cadre de référence composé de la gouvernance, la maintenance et la formation"
Nous visons à aborder la question de la politique du patrimoine culturel immobilier au Maroc. Une révision épistémologique à partir de la bibliographie et de la législation spécifique du patrimoine nous a permis d'établir un cadre de référence constitué d'une triple composante : la gouvernance, la maintenance et la formation dans le domaine du patrimoine. C'est dans cette perspective réflexive que nous insérons les principaux éléments de cette démarche. Nous jetterons la lumière sur les maux dont souffrent les éléments qui constituent les maillons de la chaîne de cette politique et qui font que le Maroc ne profite pas véritablement de ses atouts et de ses ressources culturelles et historiques particulièrement riches et abondantes.
Une révision générale du système de protection du patrimoine marocain pour un système plus efficace de protection collective du patrimoine culturel et naturel s'avère plus que jamais nécessaire.
Le constat est que l'ensemble du patrimoine marocain souffre de l'insuffisance de gouvernance, du manque de maintenance et de la parcimonie de la formation.
L'objectif ultime est d'arriver à un patrimoine dans un meilleur état, bien géré et professionnalisé. Nous proposons dans ce sens plusieurs solutions (dans les grandes lignes) établies comme le résultat d'une analyse critique des trois composantes.
La coordination de l'atelier doctorants du CJB : Mustapha El Mnasfi, Jacopo Granci, Aziz Hlaoua, Nadia Khrouz, Nazarena Lanza