Séminaire jeunesse partisane - Être journaliste aujourd'hui
Mardi 22 Mai 2012, 18:00
Séminaire Jeunesse partisane ou l'engagement des jeunes au Maroc
Présentation de Souleïman Bencheikh
Journaliste, co-fondateur de l'unique magazine consacré à l'histoire du Maroc, Zamane, qui contribue à une lecture critique de l'histoire. Il a notamment exercé au Journal (2003-2007) et à TelQuel (2007-2009).
Dix ans après mes premiers écrits journalistiques, je ne me définis toujours pas comme un journaliste engagé. La simple action d'écrire et de publier, quelle que soit la teneur des propos, n'est pas un engagement. Celui-ci suppose la présence d'un groupe qui milite pour une cause identifiée : un parti, une association, un syndicat... Je ne suis d'aucun parti, association ou syndicat... Ceci étant, journalisme et engagement ne sont pas forcément antinomiques, ne serait-ce que parce que la déontologie et la rigueur doivent être des engagements.
Malheureusement, dans le contexte marocain où le journalisme reste majoritairement une œuvre artisanale, la déontologie et la rigueur ne sont souvent que de vagues professions de foi. Le métier de journaliste, tant au niveau mondial qu'au Maroc, a pourtant connu d'importantes mutations ces vingt dernières années. Les profils des journalistes se sont diversifiés en même temps que la presse marocaine se libéralisait et se spécialisait. Aujourd'hui, être journaliste, ce n'est pas forcément « la galère », même si le secteur ne connaît pas la sécurité de l'emploi et reste fortement tributaire du financement publicitaire, lui-même dépendant de la crise...
Je tenterai d'illustrer mon propos par des exemples concrets et des cas réels.
Présentation de Salaheddine Lemaazi
Journaliste à l'Observateur du Maroc.
Le journalisme n'est pas un engagement, il est pour moi une profession. Certes, une dose de passion existe quelque part dans l'exercice journalistique, mais il reste que c'est un métier avec une éthique, une déontologie et des méthodes de travail à respecter.
Par contre, là où la question de l'engagement se pose avec acuité, c'est dans le cas où le journaliste à un engagement politique ou associatif. C'est mon cas.
Je suis journaliste professionnel depuis septembre 2008. J'exerce dans un hebdomadaire marocain et je collabore avec une radio nationale. D'un autre côté, je suis militant de l'association ATTAC Maroc depuis avril 2006 où j'ai du assumer des responsabilités au sein des instances exécutives de cette ONG. Sur la place publique (réelle comme virtuelle), je dois gérer cette double casquette et séparer mes responsabilités de journaliste et mon engagement militant. Un exercice difficile par moments.
A partir de ma propre expérience, comment le journaliste fait-il pour séparer l'exercice professionnel et l'engagement personnel ? Concrètement, comment coexistent le journaliste et le militant sur le terrain ? Quelle est la place de l'objectivité dans la pratique journalistique ? Cette notion même d'objectivité a-t-elle toujours un sens ?
La coordination du séminaire : Nadia Khrouz, Mehdi Alioua, Aziz Hlaoua