Dans le cadre du Congrès des historiens allemands, l'historien français Nicolas Offenstadt parlera de la multiplication des commémorations et de leur impact sur le travail des historiens.
De quelle histoire parlent les commémorations ?
Les mises en scène du passé sont à la croisée de plusieurs récits sur l'histoire : ceux de l'Etat et des institutions publiques, ceux des historiens professionnels, ceux des "mémoires" et des médias. Les historiens sont ici à la fois des acteurs clé mais aussi des acteurs souvent contestés, parfois marginalisés. Ils sont tout autant des outils de légitimation des organisateurs, des experts organiques que des forces critiques, ou encore des cibles des "mémoires" insatisfaites. Rien ne semble stabilisé à cet égard.
Les enjeux évoluent d'ailleurs fortement comme on le voit dans la conception des musées d'histoire. A travers la mise en scène des derniers soldats de la Grande Guerre dans les années 2000, et en ouvrant la réflexion sur le Centenaire à venir de 14-18, on tentera ici de rendre compte de la concurrence des récits dans l'espace public des commémorations.
Nicolas Offenstadt est maître de conférences d'histoire du Moyen Âge et d'historiographie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il travaille sur les pratiques de la guerre et de la paix du Moyen Âge à l'époque contemporaine. Il collabore régulièrement au Monde des Livres, à L'Histoire et aux activités du CRID 14–18 (Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918) et du CVUH (Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire).
En allemand Entrée libre
Une coopération de l'IFHA et l'Institut Français Mayence