Atelier franco-tchèque en sciences historiques organisé par le CEFRES en partenariat avec la Faculté des lettres de l’Université Charles à Prague (Institut d’histoire tchèque).
Si la vertu et l’utilité sont les deux pôles fondamentaux que les anciens ont reconnus à l’amitié, les modernes attendent d’elle une proximité individuelle exprimée par Montaigne d’une façon radicale dans le célèbre « parce que c’était lui, parce que c’était moi » caractérisant son amitié avec La Boétie. Dans les sociétés d’Ancien Régime, lorsque l’asymétrie d’une relation sociale utilise pour s’exprimer le langage de l’amitié, c’est-à-dire un discours égalitaire, la contradiction témoigne de la nature de la relation elle-même. Nous examinons cette contradiction et ses ressorts à travers le cas des liens aussi durables que complexes établis entre deux hommes du XVIIIe siècle européen : Franz Anton Hartig, comte d’Empire doté de biens en Bohême, et son médecin spadois Jean Philippe de Limbourg. Sans leur prêter ni cynisme calculateur, ni illusion naïve, il s’agira de déterminer les conditions de leurs relations en s’appuyant sur leur correspondance.
Conférence animé par Claire Madl, docteur en histoire de l’École pratique des hautes études (Paris), ses recherches concernent les pratiques de l’écrit (lecture, écriture, bibliothèque et commerce du livre) en particulier chez la noblesse et les érudits au XVIIIe siècle dans la monarchie des Habsbourg.