Séminaire transversal de l’Ifpo « Conflits de savoirs, savoirs en conflits. Production et usages sociaux des sciences humaines et sociales au Proche-Orient »
Faire des sciences humaines et sociales en contexte de conflit : acteurs et pratiques du savoir
Journée d’étude organisée par Myriam Catusse, Candice Raymond et Bruno Paoli
Jeudi 17 avril 2014 Ifpo - Bât. G - 1er étage Espace des Lettres - Rue de Damas - Beyrouth
Programme
10h00-12h30 : Acteurs et pratiques locales des SHS en situation de conflit Candice Raymond (OIB) : Le métier d’historien et la guerre : notes sur le cas libanais Vincent Romani (UQAM) : Conflits et sciences sociales en Palestine : éthiques épistémologiques et parcellisation des savoirs Discutants : Sari Hanafi (AUB) et François Siino (IREMAMCNRS).
14h30-17h00 : Table ronde autour de l’ouvrage collectif Pas de printemps pour la Syrie Avec Bruno Paoli (Ifpo), Hassan Abbas (Ifpo), Samir Aïta (Cercle des économistes arabes), Ali Al-Atassi (journaliste et vidéaste) et Arthur Quesnay (Ifpo/Paris I).
Argumentaire
Dans le cadre de son séminaire transversal « Conflits de savoirs, savoirs en conflits », l’Ifpo organise une journée d’études consacrée aux acteurs et aux pratiques de la recherche en sciences humaines et sociales dans des contextes de conflit. Cette journée a pour ambition d’enclencher une réflexion collective sur les effets matériels et symboliques de divers contextes historiques conflictuels (qu’il s’agisse de guerres ou de conflits de plus basse intensité caractérisés par des « routines violentes » ou des situations durables de coercition) sur la production des savoirs dans et sur les sociétés du Proche-Orient.
Comment les professionnels des sciences sociales et les dispositifs académiques dans lesquels ils opèrent, ou, plus largement, les communautés scientifiques, leurs supports institutionnels et leurs environnements intellectuels, sont-ils affectés par de tels contextes de conflit ? Dans quelle mesure le conflit, comme contexte particulier dans lequel l’activité scientifique s’inscrit ou comme expérience individuelle et collective vécue, intervient-il dans la conformation des dynamiques disciplinaires, en termes de définition des agendas de recherche, de construction des objets, de mobilisation de paradigmes et de méthodes ? Comment les procédures mêmes de la recherche (modalités d’enquête, usages documentaires, etc.) et les pratiques d’écriture s’adaptent-elles aux contraintes résultant de la situation de conflit ? Il s’agira de s’intéresser aux acteurs et à leurs pratiques « en situation », mais aussi, plus largement, d’envisager les effets d’un type particulier de contexte historique qui se répercutent bien au-delà du seul « terrain » de la recherche.
En s’interrogeant sur la nature, l’ampleur et la durabilité des incidences des conflits sur les lieux, les acteurs et les pratiques des sciences humaines et sociales, cette journée d’études entend contribuer à une meilleure compréhension de ce que les conflits font aux sciences sociales et, partant, du legs de la guerre et de la violence au savoir sur les sociétés du Proche-Orient.