Le hasard des dates, autant que la séduction commémorative qui semble se saisir toujours davantage de la discipline et du métier des historiens, mettent en exergue un autre événement de dimension européenne dont la composante “franco-allemande”, entendons à l’époque l’action du royaume de France d’un côté et du Saint-Empire romain de l’autre, est significative et déterminante : la réunion à Constance en 1414 d’un concile chargé de mettre fin à la crise et au schisme qui avaient “déchiré la robe sans couture du Christ”, c’est-à-dire la querelle d’obédiences entre deux puis trois papes. L’épisode n’est pas seulement central dans l’histoire de l’Eglise ou des royaumes, mais a affecté toute la vie politique, diplomatique, intellectuelle et spirituelle de l’Europe du temps, et a donné naissance au-delà à des courants et des méthodes de recherche de longue durée et de grande spécificité notamment entre les historiographies française et allemande. Pour en juger, des médiévistes allemands et français se réuniront pendant une journée à Francfort à l’initiative de l’IFHA (Pierre Monnet) et de l’université Goethe (Heribert Müller), selon le programme suivant :
1414-2014 : Le concile de Constance. Nouvelles approches, nouvelles méthodes.
Un regard franco-allemand
Vendredi 7 novembre 2014
Heribert Müller : Introduction
Thomas Martin Buck (Universität Freiburg) : « Mythos Richental? Ein multipler Text und seine Überlieferung »
Michel Decaluwé (Universität Freiburg) : « Das Konstanzer Konzil als intensivierter Handlungsraum : Möglichkeiten des Vergleichs mit anderen politischen Versammlungen ».
Johannes Helmrath (Humboldt-Universität Berlin) : « Konstanz, Basel, Hussiten und Redeschlachten ».
Hélène Millet (CNRS, Paris) : « Les conciles de Pise et Constance à l’image du Rhin. La pensée de Pierre d’Ailly sur la résolution du schisme ».
Malte Prietzel (Universität Paderborn) : « Les sermons au concile de Constance et leur rôle pour l’assemblée ».
Sebastian Provvidente (COICET, Argentine) : « La causa Hus entre plusieurs traditions académiques : conciliarisme, studia hussitica et procès du Moyen Age tardif »
Emilie Rosenblieh (université de Franche-Comté) : « Le pouvoir de dissoudre l’assemblée conciliaire (1417-1449). Remarques sur les sources et l’historiographie ».