Séminaire du Laboratoire International Associé (LIA) du CNRS : Inégalités, développement et équilibres politiques
Par Madame Gaëlle Gillot, maître de conférences en géographie urbaine et sociale/aménagement. En accueil en délégation à l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement), affectée à l'Université Hassan II de Casablanca.
Présentation du LIA-CNRS et de ses séminaires
Le Laboratoire international associé « Inégalités, développement et équilibres politiques » est un laboratoire du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il associe des unités de recherche françaises et marocaines. Il est dirigé par deux coordinateurs, un français, représentant le CNRS (Monsieur Jean-Noël Ferrié), et un marocain (Monsieur Saïd Hanchane). Ce laboratoire est créé pour une période de quatre ans renouvelable. Un comité de pilotage assure la supervision de ses activités. Il comprend les tutelles des unités de recherche concernées et des membres extérieurs.
Les séminaires organisés, tous les 3èmes mardis du mois, dans le cadre des activités de ce laboratoire visent à interroger des questions traitant l'impact des inégalités sur le développement humain et sur les équilibres politiques, en considérant les inégalités objectives et les inégalités subjectives, c'est-à-dire les inégalités perçues. Cette problématique est posée à partir de la société marocaine, qui connaît des inégalités évidentes tout en évitant les crises majeures dans une région secouée par des mutations incertaines.
Présentation de l'intervention
Les espaces publics urbains sont généralement considérés comme « neutres », alors qu'il existe de profondes inégalités d'accès et un usage différencié entre les hommes et les femmes, presque partout dans le monde. Les femmes y sont soumises à de fortes contraintes liées à des stéréotypes fondés sur le genre qui limitent leur inclusion dans la cité, freinent l'évolution de leurs situations et peuvent compliquer l'aménagement urbain (espaces séparés). Leur mobilité est sous contrôle entravant entre autres leur connaissance de la ville, leur accès aux ressources, aux services essentiels et à des emplois décents, alors que dans le même temps, les organisations internationales ont reconnu ces critères comme des leviers de développement humain. Au Maroc, le taux d'activité des femmes a diminué ces dernières années atteignant un niveau parmi les plus bas du monde (24%), alors que le pays a été classé cette année (Daily Mail, fév. 2015) dans la liste des dix pays les plus dangereux pour les femmes. Malgré une législation qui a beaucoup évolué, les pratiques restent têtues et les inégalités femmes-hommes aussi. Une lecture genrée des espaces publics donne des indices pour comprendre les évolutions en cours et les enjeux de développement.