Conférence : Aspects méconnus des temples en Mésopotamie
Pr. Dominique Charpin Titulaire de la Chaire « Civilisation mésopotamienne » au Collège de France et auteur de Lire et écrire à Babylone.
Lieu : l'Ecole Biblique et Archéologique française, 6 route de Naplouse, Jérusalem
Ecoles, archives, bibliothèques, hôpitaux, bureaux des poids et mesures, tribunaux, prisons, pompes funèbres... Autant de réalités qui, dans nos sociétés modernes, relèvent du service public – et qui résultent en partie de la sécularisation de réalisations eccclésiastiques. Si l'on se transporte dans une des plus vieilles civilisations connues, celle de la Mésopotamie, on peut constater que les temples n'y étaient pas seulement la demeure des dieux. Certes, on trouvait au cœur d'un sanctuaire une statue de la divinité à laquelle il était dévolu, et dont tout une série de prêtres devaient s'occuper, pour la laver, l'habiller, la nourir, la transporter, etc. Cependant, au sein du panthéon mésopotamien, chaque dieu avait un rôle spécifique : la justice relevait du dieu-soleil Shamash, la santé de la déesse Gula, l'écriture du dieu Nabu, etc. Une relecture des témoignages de tous ordres qui nous sont parvenus, aussi bien archéologiques que textuels, permet de montrer que les temples avaient en Mésopotamie des fonctions sociales très précises, dont on donnera un certain nombre d'exemples.