Séminaire de Michel KOKOREFF, professeur de sociologie à l'université de Paris VIII - Vincennes-Saint-Denis, co-organisé par le Centre d’études franco-russe et la fondation Gaidar, qui interviendra sur le thème : Précarité sociale, racisme et révolte.
Les mouvements sociaux récents en France l'ont à nouveau démontré : ce n'est pas seulement la question du travail qui est centrale aujourd'hui dans la société française, mais celle de la précarité sociale, subie par des millions de salarié.e.s, syndiqué.e.s ou pas, de lycéen.ne.s et de étudiant.e.s, sans parler des chômeurs. Ce que l'on a appelé " l'institutionnalisation du précariat " est bien réelle. Cela signifie que ce n'est plus seulement l'exclusion qui menace aux bords ou aux marges de la société, mais la "déstabilisation des stables" qui met en péril ce qui fait société, basée sur les valeurs de cohésion sociale, de solidarité, de redistribution. Une telle vulnérabilité sociale est la porte ouverte à une violence accentuée des rapports sociaux dont les effets se donnent à voir aussi bien dans le thème de la souffrance au travail et du harcèlement moral et sexuel que dans l'exposition des femmes aux violences sexuelles, dans la persistance du racisme, de l'antisémitisme et des discriminations que dans la montée de l'islamophobie. C'est sur ce double front - social et ethnoracial - que les révoltes contemporaines trouvent leur terreau.
Intervention en français avec traduction en russe.