Élodie Vigouroux Historienne et archéologue, chercheure à l'Ifpo
Lieu : Institut français, Jabal al-Weibdeh, Amman
Au cours de l'hiver 1400, le chef turco-mongol Tamerlan, occupe Damas. Quand en mars 1401, ses hordes quittent enfin la ville, elle est détruite et exsangue. La réputation du conquérant, ainsi que les tendances en vigueur à l'époque ont conduit à l'élaboration d'une véritable légende relative à la destruction de Damas. Toutefois, si les sources historiques et les études menées présentent cet événement comme un cataclysme ayant mis un terme à la prospérité de la ville, il est nécessaire de « rendre à Tīmūr ce qui est à Tīmūr », en évaluant, grâce au croisement des éléments présentés par les sources historiques, l'état de Damas, avant et après son passage et de proposer ainsi une vision renouvelée des faits. Cette approche permet alors d'aborder sous un angle nouveau l'étude de la renaissance de la ville, d'en appréhender le rythme, les mécanismes et les acteurs, à travers l'étude des vestiges architecturaux, des textes historiques disponibles mais surtout grâce à l'apport de documents d'archive fournissant un éclairage inédit sur les enjeux de la reconstruction au xve siècle.